La refonte d’un site web, c’est un peu comme refaire sa garde-robe. Avant d’investir dans un tout nouveau style, il faut commencer par ouvrir son placard et analyser ce qui fonctionne, ce qui ne va plus et ce qui doit impérativement disparaître (oui, ce t-shirt souvenir de 2010 aussi).
C’est exactement l’approche que nous avons adoptée pour la refonte du site de Tuesday.
Notre objectif ? Faire de ce site un véritable levier de croissance, aussi performant qu’élégant, aussi utile qu’agréable. Mais avant de nous lancer tête baissée dans la conception, il était impératif de comprendre ce qui marchait sur l’ancienne version… et ce qui clochait.
Définir des objectifs, mais surtout partir d’un état des lieux
Quand on décide de refondre un site web, on a souvent une liste d’ambitions en tête :
✅ Augmenter le trafic et la visibilité SEO
✅ Améliorer l’expérience utilisateur (UX)
✅ Booster le taux de conversion et la génération de leads
✅ Moderniser le design et optimiser la performance technique
Mais comment être sûr que ces objectifs sont pertinents ?
La réponse est simple : il faut un diagnostic précis de l’existant.
Avant de foncer tête baissée dans la refonte, il faut savoir précisément d’où l’on part. C’est la seule manière de mesurer le progrès et d’éviter de réintroduire des erreurs existantes. Trop souvent, les refontes se concentrent sur la forme sans se soucier du fond. Nous, on veut d’abord comprendre comment les utilisateurs interagissent réellement avec le site.
L’analyse SEO : Un passage obligé avant toute refonte
Pour analyser l’existant, nous avons fait appel à Corentin Fournier, notre expert SEO. Son rôle ? Passer au crible le site actuel pour identifier ses forces, ses faiblesses et les opportunités à saisir.
Étape 1 : Analyse des positions des mots-clés
Grâce à des outils comme SEMRush, Monitorank ou Haloscan, Corentin a extrait la liste des mots-clés sur lesquels Tuesday était positionné. L'objectif ? Repérer les termes stratégiques à conserver et ceux sur lesquels il fallait absolument progresser.
Corentin Fournier :
Analyser les mots-clés existants permet d’identifier rapidement les forces et les faiblesses du site. On ne part pas de zéro, et il serait contre-productif d’abandonner des positions déjà acquises. Par exemple, certaines pages étaient bien positionnées sur des requêtes de niche, mais totalement invisibles sur des mots-clés plus stratégiques.
Le but ? Classer les mots-clés selon leur potentiel à court, moyen et long terme.
Par exemple, les mots-clés transactionnels déjà positionnés en Top 20 sont ceux qui nécessitent généralement les plus petites optimisations pour mieux ranker.
Au contraire, les mots-clés hors-scope situés au-delà de la 50e position peuvent être délaissés.
Étape 2 : Trafic marque & hors-marque
L’analyse du trafic organique est essentielle pour comprendre d’où viennent nos visiteurs. Avec Google Search Console, nous avons distingué :
- Les requêtes contenant "Tuesday" (trafic marque)
- Les requêtes ne contenant pas "Tuesday" (trafic hors-marque)
Cette analyse sur différentes périodes (M-1, M-6, M-12) nous a permis de voir si le site attirait réellement des prospects ou s’il dépendait trop du bouche-à-oreille et des recherches directes.
Corentin Fournier :
La distinction entre trafic marque et hors-marque est indispensable. Si votre trafic est majoritairement issu de recherches de marque, cela signifie que vous êtes déjà connu, mais que votre stratégie d’acquisition de nouveaux visiteurs est insuffisante. Cependant, un bon trafic marque indique une forte notoriété, et cette dernière aide à pousser les mots-clés hors-marque. Dans notre cas, il fallait absolument augmenter le trafic hors-marque pour capter plus de prospects.
Il est aussi important d’analyser le trafic sur plusieurs échelles de temps pour ne pas faire d’erreur d’attribution, et éviter les analyses biaisées par la saisonnalité, par exemple.
Étape 3 : Core Web Vitals - La vitesse et l’expérience utilisateur à la loupe
Chaque template de page a été testé via Pagespeed.dev. Car un site lent, c’est un utilisateur frustré… et un mauvais score SEO. Nous avons aussi mesuré les performances sur Lighthouse pour garantir une rapidité optimale.
On peut avoir le meilleur contenu du monde, si le site rame, l’utilisateur ne reste pas. Les Core Web Vitals sont devenus incontournables pour garantir une bonne expérience utilisateur. Améliorer la rapidité de chargement, c’est aussi améliorer le SEO.
Étape 4 : Engagement et rebond - ce que nous dit l’utilisateur
L’analyse des taux d’engagement et de rebond a révélé quelles pages captaient bien l’attention… et lesquelles faisaient fuir les visiteurs. Ces données, extraites de Google Analytics sur 1, 6 et 12 mois, ont guidé nos décisions pour la refonte.
Regarder uniquement le taux de rebond peut induire en erreur. C’est l’analyse croisée avec l’engagement qui nous permet de comprendre si les utilisateurs trouvent ce qu’ils cherchent ou s’ils repartent frustrés.
Étape 5 : L’autorité du site
Avec Majestic et Babbar, nous avons évalué le Trust Flow et la popularité des pages. Cette analyse nous a montré quelles pages avaient un bon potentiel SEO… et lesquelles étaient des poids morts.
Corentin Fournier :
L’autorité, c’est la réputation de votre site aux yeux de Google. Les indicateurs sont manipulables, mais croisés, ils donnent un bon aperçu de l’autorité d’un domaine.
Un lien issu d’un site d’autorité de votre thématique, c’est un vote de confiance pour votre domaine.
Si vous avez peu de domaines référents ou des backlinks peu thématisés, votre contenu peut être exceptionnel sans jamais être visible, en particulier sur les mots-clés les plus concurrentiels.
Étape 6 : L’architecture interne du site (InRank)
L’organisation des liens internes a été analysée grâce à ScreamingFrog. Cela a permis d’identifier les pages bien reliées et celles qui étaient perdues dans les limbes du site.
Corentin Fournier :
Le maillage interne, c’est comme la signalétique dans un centre commercial. Si les visiteurs ne savent pas où aller, ils partent. Il faut des chemins clairs et logiques entre les contenus pour optimiser le parcours utilisateur et le SEO.
Il faut également s’assurer que les pages stratégiques sont celles qui reçoivent le plus de liens internes issus de contenus cohérents avec la page cible.
Les outils pour analyser l’existant : notre boîte à outils
Data et UX
- Matomo : statistiques de fréquentation et KPIs
- Clarity / Hotjar : cartes de chaleur et enregistrements des parcours utilisateurs
- Google Optimize / AB Tasty : tests AB pour optimiser les éléments stratégiques
- Looker Studio : tableau de bord centralisé pour le suivi
SEO
- SEMRush, Monitorank, Haloscan : analyse des mots-clés
- Google Search Console : trafic marque et hors-marque
- PageSpeed.dev : audit des Core Web Vitals
- Google Analytics : taux d’engagement et de rebond
- Majestic / Babbar : analyse d’autorité
- Screaming Frog : structure des liens internes
Ce que nous avons découvert… et ce que nous avons décidé
- Un SEO en demi-teinte : certains mots-clés performaient bien, d’autres étaient totalement invisibles
- Une vitesse de chargement à optimiser : des pages trop lentes pénalisaient l’expérience utilisateur
- Un potentiel inexploité en conversion : des CTA trop discrets et un manque de clarté dans les parcours utilisateurs
- Un maillage interne perfectible : certaines pages stratégiques n’étaient pas bien mises en avant.
Ce qu’il faut retenir
- Ne partez jamais à l’aveugle : faites un état des lieux précis avant de refondre
- Impliquez les experts pour garantir une analyse complète et des décisions éclairées
- Utilisez les bons outils pour obtenir des données fiables et actionnables
- Intégrez l’UX en amont pour optimiser l’expérience utilisateur dès la conception
La refonte d’un site web est une aventure qui ne s’improvise pas. Avant de rêver à la nouvelle version, commencez par comprendre l’ancienne.
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