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Quels référentiels d’écoconception sont réellement utilisés dans les projets numériques ?

Sommaire

Introduction

Dans la quête d’un numérique plus responsable, de nombreux référentiels d’écoconception ont été développés ces dernières années. Définis comme des outils servant à orienter les pratiques vers plus de sobriété, ils offrent des grilles d’analyse et d’auto-évaluation des services numériques en matière d’impact environnemental. Cet article analyse les référentiels existants, leur niveau d’adoption par les professionnels du secteur, ainsi que les obstacles qui freinent leur appropriation.

Pourquoi des référentiels d’écoconception ?

L’écoconception s’inscrit dans une logique de réduction de l’empreinte environnementale des services numériques. Elle vise à limiter les consommations énergétiques, optimiser les ressources matérielles et allonger la durée de vie des produits numériques à travers des choix d’architecture, de design et de développement. Les référentiels jouent un rôle clé car ils formalisent des pratiques éprouvées, fournissent des indicateurs mesurables et permettent une amélioration continue. Ils constituent également des points d’ancrage pour les démarches qualité et RSE des entreprises du numérique.

État des lieux des référentiels disponibles

Il existe aujourd’hui plusieurs référentiels couvrant les différentes étapes du cycle de vie d’un service numérique. Parmi les plus connus :

  • RGESN : Référentiel général d’écoconception de services numériques, élaboré par la DINUM (Direction interministérielle du numérique).
  • GR491 : Une grille développée par GreenIT.fr visant 80 critères opérationnels.
  • NumEcoDiag : Outil d’auto-diagnostic proposé par l’INR (Institut du Numérique Responsable).
  • Référentiel de l’Ademe : Propose des leviers d’action environnementaux applicables aux projets numériques.
  • EcoIndex : Indice de performance environnementale d’une page web calqué sur des critères observables.

Ces outils et méthodologies s’adressent à divers profils : développeurs, chefs de projet, responsables RSE, UX designers...

Les référentiels réellement utilisés

Selon une enquête menée par GreenIT.fr en 2025, peu de ces outils sont réellement intégrés de manière systématique par les entreprises. Les résultats montrent que :

  • Le GR491 est le référentiel le plus utilisé, notamment pour cadrer des audits ou initier des démarches de mise en conformité.
  • Le RGESN reste encore peu déployé dans les projets malgré son caractère officiel. Il souffre d’un manque de vulgarisation.
  • EcoIndex connaît une forte adoption car il permet une mesure directe et accessible des pages web.
  • Des tableaux de bord internes sont souvent préférés, notamment dans les grandes entreprises, pour adapter les critères aux contraintes internes.

On constate que les professionnels privilégient des outils facilement mobilisables, concrets et à faible courbe d’apprentissage.

Freins à l’adoption des référentiels

L’étude souligne plusieurs obstacles au déploiement généralisé :

  • Complexité des référentiels : Certains documents sont perçus comme trop techniques, trop longs ou redondants.
  • Manque de formation : Les acteurs du numérique ne reçoivent encore que très peu de formation à l’écoconception.
  • Problématiques de changements d’habitudes : Intégrer l’écoconception demande de revoir des pratiques établies.
  • Absence de cadrage réglementaire contraignant : L’usage des référentiels repose sur le volontariat.

Ces barrières montrent que l’acculturation reste un enjeu fort pour permettre un usage généralisé de ces outils.

Mise en œuvre et bonnes pratiques

Certaines structures ont mis en place des démarches inspirantes pour favoriser l’écoconception :

  • Audit préalable : Réaliser un état des lieux environnemental des services existants.
  • Choix d'un référentiel pivot : S'appuyer sur un outil central (souvent GR491), puis enrichir selon les spécificités de l’entreprise.
  • Formation des équipes : Mise en place d’ateliers ou de parcours de formation dédiée à l’écoconception.
  • Mise en place de KPI : Suivi de quelques indicateurs-clés pour piloter les progrès d’un service ou d’un produit.
  • Design systémique : Travailler en amont sur les questionnements de besoin, d’usage et d’accessibilité.

Ces bonnes pratiques montrent que la mise en œuvre est possible, dès lors qu’elle s’inscrit dans un projet global de transformation des pratiques numériques.

Conclusion

Les référentiels d’écoconception représentent une avancée essentielle vers un numérique plus responsable. Néanmoins, leur adoption reste très hétérogène et freinée par des facteurs humains et organisationnels. La montée en compétences, la simplification des référentiels, ainsi qu’un cadre réglementaire plus clair apparaissent comme des leviers décisifs pour développer leur usage. D’ici là, structurer des démarches autour d’un outil central pragmatique tel que le GR491 semble être la stratégie la plus efficace pour les organisations souhaitant passer à l’action concrètement.

Thématique : Écoconception numérique

Sujet principal : L’utilisation concrète des référentiels d’écoconception numérique

Source : https://www.greenit.fr/2025/09/04/quels-sont-les-referentiels-decoconception-vraiment-utilises/